1958
•Réduction de l'expression verbale chez les Aliénés
La passivité : sans parler des schizophrénies catatoniques, on voit les Aliénés dans une attitude continuelle de repos, accroupis et enveloppés dans leur « lamba » ou couverture. Dans les dortoirs, ils acceptent sans distinction n'importe quel voisin de bat-flanc. Pendant les visites médicales, ils exécutent sans la moindre objection ce que vous désirez. Jamais une récrimination contre la nourriture, contre leurs conditions d'existence. Jamais une demande de sortie.
Bien que régi par la loi de 1838, il semble, d'après l'étude des 20 premiers dossiers de l'asile, qu'il suffisait de la signature de l'agent comptable des services sanitaires de l'Imerina pour entériner la décision d'internement ; les certificats médicaux d'internement ne mentionnaient pas le syndrome qui motivait l'internement. Du temps de la colonisation, l'administration sanitaire fonctionnait sous forme d'assistance médicale indigène. Il n'y avait pas d'actions planifiées mais tout allait selon les besoins appréhendés par l'administration coloniale.
Ce n'est seulement qu'en 1958 que l'asile d'aliénés change de nom pour devenir « hôpital psychiatrique ». Le directeur, un administratif, fut remplacer ; c'était un psychiatre, assisté d'un économe, d'un médecin résident, d'un médecin adjoint, qui dirige l'hôpital. L'aspect architectural de l'hôpital était du type pavillonnaire ; 630 lits sont répartis dans 18 pavillons de différentes capacités avec leur dénomination en « fleur », et groupés.