Histoire du chusma

HISTORIQUE DU CENTRE HOSPITALIERE UNIVERSITAIRE DE SANTE MENTAL ANJANAMASINA

Repères clés, dates marquantes, et évolutions qui ont façonné notre établissement.

Ligne du temps-chronologie

1905

UN SIECLE DE VOLONTE EN SANTE MENTALE

L'Asile d'Aliénés d'Ambohidratrimo
L'Asile d'Aliénés d'Ambohidratrimo était anciennement à Itaosy, district d'Antananarivo banlieue (à 8 kilomètres à l'Ouest d'Antananarivo), c'était en 1905. Il est actuellement situé à Anjanamasina (district d'Ambohidratrimo) à 20 kms à l'Ouest d'Antananarivo, à proximité d'une grande voie de communication, la route de Mahajanga (RN4). Ce transfert a eu lieu par arrêté du 2 janvier 1912. L'Asile abrite depuis cette date, les Aliénés européens et autochtones de l'Ile.

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Salle d'hospitalisation
1912

L'Asile d'Aliénés d'Ambohidratrimo

L'organisation de l'assistance psychiatrique, en l'année 1912, était encore très rudimentaire à Madagascar. Aucun dépistage, aucune hygiène, aucune prophylaxie. Tout se résume à l'internement après une courte période d'observation. Les Aliénés sont « gardés » à l'Asile d'Ambohidratrimo, car on a tenu surtout à protéger la société des actes des Aliénés. Une catégorie est internée sur la demande des familles, la majeure partie par mesure administrative et judiciaire. Dans un cas comme dans l'autre, tous arrivent à la période des réactions médico-légales de leur maladie. Tous ont reçu l'horrible étiquette de « fou » avec tout ce que ce mot peut contenir de mystérieux, de dangereux, d'irrémédiable et de définitif dans l'esprit de beaucoup de gens. Et pourtant, ils ne sont pas différents de ceux des autres pays. Des arriérations mentales, des déments séniles, organiques, des délirants chroniques, des hallucinés, des déséquilibrés toxicomanes, des pervers, des schizophrènes. La différence qu'on peut relever, c'est qu'ici, comme dans d'autres pays sous-développés, les arrêts de l'évolution intellectuelle et les psychoses sont les plus nombreux. Le nombre des internés, à première vue important, ne traduit pas, en fait la réalité. Ils entrent à l'Asile en moyenne soixante aliénés par an. Seulement, étant donné les conditions d'hébergement et de soins, il n'en sort que très peu d'améliorés, en moyenne douze par an. Les maladies mentales « caractérisées » sont encore relativement rares ; ce qui ne veut nullement dire que l'équilibre psychique des Malgaches est solide. L'examen des malades permet d'isoler quelques points généraux
1958

•Réduction de l'expression verbale chez les Aliénés

La passivité : sans parler des schizophrénies catatoniques, on voit les Aliénés dans une attitude continuelle de repos, accroupis et enveloppés dans leur « lamba » ou couverture. Dans les dortoirs, ils acceptent sans distinction n'importe quel voisin de bat-flanc. Pendant les visites médicales, ils exécutent sans la moindre objection ce que vous désirez. Jamais une récrimination contre la nourriture, contre leurs conditions d'existence. Jamais une demande de sortie.


Bien que régi par la loi de 1838, il semble, d'après l'étude des 20 premiers dossiers de l'asile, qu'il suffisait de la signature de l'agent comptable des services sanitaires de l'Imerina pour entériner la décision d'internement ; les certificats médicaux d'internement ne mentionnaient pas le syndrome qui motivait l'internement. Du temps de la colonisation, l'administration sanitaire fonctionnait sous forme d'assistance médicale indigène. Il n'y avait pas d'actions planifiées mais tout allait selon les besoins appréhendés par l'administration coloniale. Ce n'est seulement qu'en 1958 que l'asile d'aliénés change de nom pour devenir « hôpital psychiatrique ». Le directeur, un administratif, fut remplacer ; c'était un psychiatre, assisté d'un économe, d'un médecin résident, d'un médecin adjoint, qui dirige l'hôpital. L'aspect architectural de l'hôpital était du type pavillonnaire ; 630 lits sont répartis dans 18 pavillons de différentes capacités avec leur dénomination en « fleur », et groupés.
Vue extérieure d’un nouveau campus hospitalier
Équipe médicale avec matériel de haute technologie
1960

le jour de l'indepandece de Madagascar

Au lendemain de l'indépendance en 1960, s'amorçaient les efforts de réorganisation et réajustement des structures et institutions sanitaires existantes, en les développant et en répartissant dans toute l'Ile sous forme de circonscription médicale.

1966

Un projet d'assistance psychiatrique, tourné vers la communauté, a vu le jour en 1966. L'objectif principal était de prévoir l'intégration dans l'action de santé communautaire, les activités de soins en psychiatrie, surtout au niveau de toute formation sanitaire rurale, de mettre en place, au niveau de chaque capitale de province, une équipe médico-psychiatrique responsable du fonctionnement des institutions de soins et de prévention, une équipe qui assure des tournées régulières dans les diverses circonscriptions médicales pour appuyer les médecins des secteurs périphériques en matière psychiatrique. Mais l'insuffisance notoire des vocations médicales en Psychiatrie, jointe aux dépenses budgétaires que cela engage pour chaque province, ont certainement remis en veilleuse ce projet d'assistance.

Formation et réseau professionnel

Chez les « internés », la torpeur affective et une certaine carence émotionnelle se développent: les rares visites des parents ne provoquent aucune manifestation de joie, les provisions sont souvent avalées dans une ambiance de morne silence ; les adieux ne donnent lieu à aucune effusion ni réaction de l'humeur. Les encouragements à écrire aux leurs (femme, mari, enfant) tombent dans une indifférence presque totale et ne sont suivis d'aucune tentative de réalisation. Pauvreté des contenus de la conscience. C'est le phénomène le plus grave. Les conceptions délirantes sont peu étoffées, presque toutes pareilles. Le persécuté vous confie certes qu'on lui veut du mal, mais il est souvent incapable de dire ce que font ses persécuteurs. De même, l'halluciné, rarement il est vrai, se plaint des voix, non parce que, en tant que bruit, elles le dérangent dans son repas.

Formation et réseau professionnel
Équipe médicale avec matériel de haute technologie

Chez les « consultants » et leurs familles où les troubles sont plus légers, on est frappé par deux faits : le premier, la fréquence de la croyance des gens à l'intervention d'étrangers dans l'apparition des troubles mentaux ; les familles trouvent toujours une vieille querelle de voisinage pour expliquer une malveillance à l'origine des manifestations morbides du malade ; la consultation de certains devins précède souvent l'arrivée chez le médecin. Le deuxième, La conviction de certaines familles de l'existence d'une action démoniaque. Il arrive ainsi qu'elles confient leur malade à des sectes religieuses dont les plus connues sont celles de Soatanana, de Farihimena, de Manolotrony et celle de Nenilava (Ankaramalaza). Ce n'est que tardivement après échec des prières avec imposition de main dans un cérémonial particulier à chaque secte que les familles se résignent à venir voir un médecin ; leur attitude à ce moment d'ailleurs montre suffisamment qu'elles n'ont aucune illusion quant à l'issue de la situation puisqu'il ne s'agit pas pour ces gens de maladie.

Équipe médicale avec matériel de haute technologie

Dans l'une et l'autre perspective le fait dominant est que tout le monde attache peu d'importance aux troubles eux-mêmes, et aucun effort n'est entrepris ni pour les comprendre ni pour les rattacher aux antécédents pathologiques aux conditions habituelles de vie ou aux évènements traumatisants de l'existence du malade. Ce dernier n'est qu'une pauvre victime, dont les propos, les gestes et les actes ne peuvent avoir aucune signification ni valeur. La maladie mentale est considérée comme une sorte d'inclusion sans rapport avec les étapes de la vie.

1968

L'effort a été alors concentré, depuis 1968, à d'autres niveaux : la formation et l'enseignement de la psychiatrie aux étudiants en médecine et aux infirmiers de santé mentale. Une organisation de l'enseignement adapté à la réalité malgache a incontestablement amélioré les conditions d'assistance psychiatrique. Le nombre de personnes présentant de troubles mentaux dirigées sur les dispensaires et les services spécialisés, en consultation externe, a augmenté dans les proportions extraordinaires dans les formations sanitaires de province.

Formation et réseau professionnel

Depuis, le regard sur la santé mentale à Madagascar, a évolué. Le « paysage » de la psychiatrie s'est transformé. En 2002, l'hôpital psychiatrique d'Anjanamasina a intégré le groupe des Centres Hospitaliers Universitaires d'Antananarivo. La politique Nationale de la Santé Mentale à Madagascar a été validée. Un avant-projet de loi sur la Santé Mentale à Madagascar est en cours de ratification. Le programme national sur la Santé Mentale à Madagascar est exécuté. Des partenariats pour la promotion de la Santé Mentale se créent. Dorénavant, l'hôpital psychiatrique d'Anjanamasina porte la dénomination Centre Hospitalier Universitaire de Santé Mentale Anjanamasina (CHUSMA) et tient sa place au sein de la grande famille des CHU à Madagascar depuis 2011.

Formation et réseau professionnel
Équipe médicale avec matériel de haute technologie

Les personnalités qui ont succédé à la direction de l'hôpital Psychiatrique :

1953 - 1959 : Jean REMERY, Administrateur
1959 - 1961 : Docteur RATSIMIALA Ratandra, Psychiatre
1962 - 1963 : Docteur RAMAROSON Bertrand
1963 - 1983 : Professeur RATSIFANDRIHAMANANA Bernard, Psychiatre
1983 - 1991 : Docteur RAZANABOLOLONA Jeannette, Pedopsychiatre

Équipe médicale avec matériel de haute technologie

Les personnalités qui ont succédé à la direction de l'hôpital Psychiatrique

1991 - 1995 : Docteur RATREMA Andriamanetsiarivo, Psychiatre 1996 - 1998 : Docteur RAHARIMANANA Monique, Médecin DE
1998 - 1999 : Docteur RANAIVOSON Aimée Micheline, Psychiatre
2000 - 2007 : Docteur RAKOTONDRAZAFY Simon, Médecin DE
2007 - 2023 : Docteur RATSIFANDRIHAMANANA Lanto Mahefa, Psychiatre
2023 - 2025 : Docteur RAHANITRANDRASANA Esther Odile, Medecin psychiatre
2025 à ce jour : Professeur RAOBELLE Evah Norotiana Andriamiantsoa

Équipe médicale avec matériel de haute technologie

Docteur RATSIMIALA Ratandra 1er Directeur Résident

Équipe médicale avec matériel de haute technologie

Docteur RAMAROSON Bertrand 1er Médecin